L'Union européenne peut être un géant économique d’influence mondiale, mais elle a ses propres cadavres dans le placard, en particulier dans le domaine de la justice sociale et de l'égalité. Bien qu’il y ait eu des progrès sur la voie de la réduction des inégalités, de nouveaux défis tels que la crise économique actuelle et les changements démographiques [vieillissement de la population] exercent une pression sur les fondements sociaux de l'Europe, posant une menace considérable pour le tissu social.
Lorsque 1+1 égale 0
Les systèmes de protection sociale sont conçus pour fournir de la protection contre les risques et les besoins liés au chômage, aux responsabilités parentales, à la maladie et aux soins de santé, à l'invalidité, à la vieillesse, au logement, aux pensions et à l'exclusion. Tous les secteurs ci-dessus sont aujourd'hui mis à rude épreuve, ce qui entraîne le risque de compromettre le bien-être de la société européenne. En particulier:
• Les taux de chômage restent historiquement élevés, à 11% en moyenne (2013), et à 23,4% chez les jeunes. [10% des Européens vivent dans des ménages où personne n'a d’emploi]
• La proportion de personnes exposées au risque de pauvreté a augmenté de 25%
• 20% de la main-d'œuvre a toujours un grave manque de compétences [alphabétisation / calcul]. Un adulte sur quatre ne peut pas faire usage des TIC.
D’énormes différences entre les systèmes nationaux de protection sociale [ceux qui ont le mieux performé ont réduit le risque de pauvreté de 35%, ceux qui ont été moins efficaces montrent des résultats de moins de 15%].
Les États membres ont augmenté la charge fiscale totale et les cotisations sociales.
12 millions plus de femmes que d'hommes vivent dans la pauvreté et un enfant sur trois est menacé d'exclusion sociale.
Populations spécifiques telles que les Roms sont particulièrement contestées
Le filet de sécurité de l’UE
Afin de répondre aux défis de l’avenir, l'Union européenne a établi la
stratégie Europe 2020. L'inclusion sociale est l'un des cinq objectifs principaux de ce cadre politique, à atteindre d'ici 2020. En particulier, la perspective européenne met fortement l'accent sur l'inclusion sociale par la création d'emplois et de la prospérité économique éventuelle.
Les objectifs de l'UE pour la croissance inclusive prévoient:
-que 75% des 20-64 ans soient embauchés
-que 40% des gens dans la trentaine terminent l'enseignement de 3ème niveau
- que le nombre de personnes dans ou exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale baisse de 20 millions
-des actions telles que le soutien du revenu minimum et du logement et rassurer l'accès aux comptes bancaires de base.
-le financement de l'inclusion sociale [20% du Fonds social européen sera utilisé dans cette fin]
-identifier ce qui marche bien ou non dans des politiques sociales novatrices.
-travailler en partenariat avec la société civile.
-améliorer la coordination des politiques entre les pays de l'UE.
La contribution de la présidence grecque
Une conférence spéciale intitulée « Inégalités sociales en Europe », prévue pour aujourd'hui, présentera les résultats de projets de recherche, dans l’objectif de mettre en évidence des orientations politiques (en particulier dans le domaine de la recherche et de l'innovation) visant à traiter le problème à la racine. L'évènement est co-organisé par le ministère grec de l'Éducation, la Commission européenne [DG Recherche et innovation] et le Centre national de recherches sociales de l'Université « Panteion » des sciences sociales et politiques.